mercredi 22 janvier 2014

Un destino no turistico

A la recherche de projets exemplaires en matière de tourisme durable, nous avons quitté la route australe sur plus de 10 kilomètres pour rejoindre Puerto Guadal, au sud du Lago General Carrera. 

Nous avions trouvé plus au nord le flyer d'un Eco Hostel et camping portant le nom de Un destino no turistico, en français "Une destination non touristique". Curieux de découvrir en quoi consistait ce projet, nous voulions y passer au moins une nuit. 


Et heureusement que nous avons fait le détour, car nous sommes tombés sur un projet vraiment superbe ! Après avoir vu et entendu tant d'usurpation du terme Eco pour des eco-camping, des eco-hostel etc, nous avions enfin trouvé un endroit où s'opère une véritable réflexion sur l'impact du tourisme. Rocio et Marcelo, les propriétaires du lieu, travaillent ici depuis 4 ans pour monter un lieu agréable et durable, dans le but de montrer aux voyageurs s'y arrêtant que la combination de la durabilité et du confort est possible. 

Voici la cuisine de l'hostel. Celle-ci est équipée au gaz. Mais Rocio essaiera de vous motiver à utiliser la boîte chaude, tout simplement un grand carton avec des couvertures. L'idée : faire cuire 2-3 minutes les ingrédients dans l'eau bouillante avant de mettre la casserole pleine au chaud et laisser continuer la cuisson. 


Un moyen bien simple et efficace pour réduire sa consommation d'énergie. Le temps de cuisson avant "la mise au chaud" est propre à chaque aliment. Nous expérimenterons évidemment cela après notre retour en Suisse. Voici une photo du carton (à l'intérieur, rien d'autres que des vieilles couvertures...). Plus d'infos pour les intéressés en fin d'article (voir plus bas).


Dans la salle de bain, des toilettes sèches, super propre ! Urinoire pour les hommes et séparateur d'urine dans le WC. La matière sèche est donc stockée séparément de l'urine. Une fois terminé, il ne reste plus qu'à couvrir avec un peu de résidus de bois. Cela permet à la fois de réduire les odeurs (ça ne sentait vraiment rien !) et apporter du carbone (issu du bois) pour corriger le rapport carbone-azote des excréments (riches en azote). 


Entre l'étape "toilette" et "compost", le tout se décompose gentiment dans un réservoir, avec l'aide de lombrics (verres de terre). C'est ensuite entreposé à l'extérieur comme du compost pour terminer la transformation en terre d'excellente qualité. Et voici le résultat final !!! Plus judicieux que d'utiliser de l'eau potable chaque fois que l'on tire la chasse d'eau...


Concernant les eaux grises (le mélange de l'urine, des eaux provenant de la douche et de la cuisine), celle-ci s'écoulent à l'extérieur de la maison à travers des plantes de menthe qui jouent le rôle de filtre.  Aucun rejet dans un ruisseau !

Nous avons aussi fortement apprécié un vrai recyclage (pas vu depuis 6 mois !!!). Non seulement nous pouvions trier les déchets, mais nous savions qu'après tout ne serait pas finalement mélangé... 

Le papier est stocké pour allumer le feu durant l'hiver. Les bouteilles sont réutilisées, par exemple pour stocker de la chaleur avec de l'eau dans la serre du jardin. Et le plastique est utilisé pour faire des ecoladrillos, des eco-briques : une bouteille en plastique remplie de plastique enfoncé à l'intérieur. Cela permet ensuite de construire des murs avec une bonne capacité isolante. Pour les intéressés, voir ce blog sur les ecoladrillos (en espagnol).


Douche solaire pour chauffer l'eau avec l'énergie du soleil. Pour les jours pluvieux, ils sont tout de même équipés d'un chauffe-eau au gaz. On avoue malheureusement avoir dû l'utiliser... 


L'après-midi, nous avons effectué une visite guidée de tout le projet avec Rocio et Marcelo. Photo de l'une des nombreuses discussions de la visite guidée.


Et petite photo de groupe en fin de journée. Camille porte la verdure du potager pour le souper. Plaisir de manger à nouveau une fois de la salade et des herbes du jardin !


Et après une seconde nuit dans leur hostel et avec le soleil de retour, nous avons repris la route en direction du sud.


Un bien beau projet ayant pour but de sensibiliser les voyageurs qui y passent. Les voyageurs et non pas les touristes, les premiers cherchant, comme nous, un peu plus que juste faire des photos des paysages qu'ils traversent. C'est pour ça que c'est Une destination non touristique... Visitez leur site sur destino-noturistico.com et rendez-leur visite si vous passez une fois dans la région !

------------------------------

Information pour la boîte chaude : 

Patates et verdure : 2 minutes à ébullition + 1 heure dans la boîte chaude
Légumes : 2 minutes à ébullition + 2 heures dans la boîte chaude
Riz : 10 minutes à ébullition + 1 heure dans la boîte chaude
Pâtes : selon type de pâtes. Plus difficile, à n'essayer que pour les expérimentés...


Conseil : Utilisez de vieux tissus et couvertures dans la boîte chaude, la chaleur risquant de les abîmer. Et n'hésitez pas à commenter l'article si vous avez essayé ! Merci d'avance de partager avec les autres votre expérience.


Coyhaique - Cochrane (Route australe partie 2)

Notre première halte en quittant Coyhaique fut le camping de la Réserve Nationale Cerro Castillo. Un camping remplit uniquement de cyclistes ! Dans les campings des Parcs, il faut souvent payer l'emplacement (nombre de personnes quand même limité). Alors on se met à plusieurs et au final le prix par personne est vraiment bas. On aura par exemple payé environ 3.- pour les 2 cette nuit-là.


Plusieurs randonnées sont possible dans la réserve, de 1 à 10 jours. Pour notre part, nous sommes partis pour une balade d'une journée de Villa Cerro Castillo pour monter à une lagune se trouvant au pied du Cerro Castillo. A l'office du tourisme, il propose uniquement une très longue balade de 8 à 9 heures. Mais il est possible de prendre un "raccourci" en passant pas un chemin (privé) plus agréable qu'emprunte les sorties à chevaux (cabalgatas). Compter tout de même environ 7h avec pauses pour l'aller-retour.


Alain voulait absolument voir tomber de la glace du petit glacier accroché au bas du cerro... Et bien c'est arrivé au moment où nous prenions la photo :-) 

Camille : " Alain !!! La photoooo !!! "
Alain : " Youhou !! Il y a de la glace qui tommmbe !!"


Le climat est un peu plus sec que ce que nous avons pu avoir plus proche de l'océan, avec une vue sur le petit village de Villa Cerro Castillo.


A partir de Villa Cerro Castillo, nous avons quitté la route asphaltée pour retrouver les pistes de ripio... et pour un bon moment !


Les plaines alluviales sont encore légion dans ces grandes zones libres de toute activité humaine. Les cours d'eau slaloment et s'étalent ainsi largement dans les vallées.


Nous avons également longé un moment le lago General Carrera, dont la couleur bleue turquoise était juste extraordinaire ! Evidemment qu'Argentins et Chiliens n'ont pas pu se mettre d'accord sur le nom. En Argentine, il s'appelle lago Buenos Aires.


Depuis le village de Rio Tranquillo, nous avons troqué nos vélos pour une sortie en bateau à la Catedral de Marmol. Le vent a joliment sculpté les bords du lac qui se composent de marbre. Mais parait-il qu'il est de mauvaise qualité car encore trop jeune (donc heureusement pas exploité).


On se glisse dans les grottes et on longe la côte avec un petit bateau à moteur.


La Catedral de Marmol.


On a aussi passé le cap des 5000 km ! En six mois de voyage, il était presque temps ;-) Quoique vu la quantité de piste qu'on a fait, c'est pas trop mal quand même!


Un petit bout du Lago Bertrand et de sa couleur (une nouvelle fois) magnifique ! C'est aussi la source du Rio Baker, le plus long fleuve du Chili et accessoirement une source d'enjeux énorme dans la production hydroélectrique en Patagonie.


A la confluence du rio Nef et du rio Baker.


Le temps était exceptionnellement (si si!) magnifique :-)


Après une très longue journée (7h32 sur les vélos, 75 km et beaucoup de montées et descentes sur une mauvaise piste), nous sommes enfin parvenus au Parc National Patagonia qui est actuellement en construction. A l'origine de ce projet de concervation, Douglas Tompkins, fondateur des marques The North Face et ESPRIT, et sa femme Kris, elle à l'origine de la marque Patagonia.

Les Tompkins ont acheté pas moins de 8000 km2 en Argentine et au Chili dans un but de conservation et de restauration des environnements naturels. Ils sont également propriétaires du Parc Pumalin, au sud de Puerto Montt. Cette façon d'agir soulève évidemment beaucoup de controverses en Patagonie. Les habitants voient d'un mauvais oeil ce multi-millionaire américain devenir propriétaire d'espaces sur lesquels ils cultivaient ou élevaient leurs bétails alors que les écologistes voient en lui un soutien immense, notamment dans la lutte contre la construction de barrages et de lignes à haute tension en Patagonie. Douglas Tompkins est également très inspiré par la deep ecology (écologie profonde). La forme la plus "extrême" de concevoir l'écologie. Mais, il provoque également des critiques à ce sujet. Il faut dire qu'il se déplace en avion entre ses deux parcs, le Pumalin et le Patagonia. Nous avons du reste vu l'appareil parqué au parc Patagonia, mais pas son propriétaire.

A terme, le Parc National Patagonia devrait rassembler la Réserve National Jeinimeni au nord, la vallée Chacabuco au centre (celle dans laquelle nous nous sommes rendus et qui est toujours en phase d'élaboration) et la Réserve Nationale Tamango au sud. Voir la carte.

Vue sur la Valle Chacabuco.


Les guanacos s'y rencontrent par centaines !


Prenant un bain de sable dans l'une de leur inombrable "baignoires".


Jusque dans le camping !


Il est possible de faire une magnifique promenade de 23 km (comptez 8h environ avec pauses) qui longe plusieurs lagunes et surplombe un immense plateau. On a parfois l'impression que les lagunes vont se déverser dans la vallée 800 mètres plus bas !


Si vous voulez plus de détails sur les actions de Tompkins vous trouverez plus d'informations sur les sites des Tompkins et sur cet article (en français).

En repartant du Parc, CRACK !! Alain a cassé sa chaîne... Une 1ère dans le voyage. 


Un petit maillon rapide et c'était réparé en moins de deux !


jeudi 9 janvier 2014

La Junta - Coyhaique (Route australe partie 1)

Du village de La Junta, nous avons effectué nos premiers coups de pédales sur la fameuse Carretera austral (ou Route australe). Cette route de 1240 km, reliant la ville de Puerto Montt (au nord) à Villa O'Higgins (au sud), a été inaugurée en 1986. Commencée en 1976 sous le régime militaire d'Augusto Pinochet, elle a pour but de relier au reste du pays la région australe de Aisen, jusqu'alors accessible par voie terrestre uniquement par l'Argentine, pays avec lequel le Chili a eu de nombreux conflits. Les derniers kilomètres jusqu'à Villa O'Higgins n'ont été terminés qu'en 2000 !

L'orientation de la route semble assez claire :-)


Voici en rouge la partie de la Carretera austral que nous allons réaliser. Avec notre parcours, nous avons laissé de côté la partie la plus au nord et nous prévoyons de rallier Villa O'Higgins ces prochaines semaines (voir la carte en grand).



Nous avons également continué notre route avec un nouveau facteur à prendre en compte : la pluie. Nous sortons donc l'équipement complet qui jusqu'à présent dormait au fond de nos sacoches.


La route est en grande partie non-asphaltée et nous avions parfois l'impression de nous trouver sur un petit chemin de montagne ne menant nulle part. La nature est extrêment dense et sauvage. C'est vraiment super beau !


Cela faisait longtemps que nous n'avions pas vu d'arc-en-ciel ! Maintenant, nous en voyons plusieurs par jour... cela donne une idée du climat que nous avons eu ces derniers temps, soit de la pluie, du soleil, du soleil avec de la pluie... à tel point que parfois nous nous demandons quand même d'où tombent les averses que nous traversons !


Nous avons fait halte au Parc national Queulat où nous avons retrouvé Magui et Gerardo pour camper. Le toit est un élément presque indispensable dans les campings patagoniens.


Nous sommes restés le lendemain dans le parc pour effectuer les différents sentiers proposés et pour rejoindre le mirador donnant sur le Ventisquero Colgante (Glacier suspendu). Le chemin serpente dans une forêt d'une densité, d'une diversité et d'une activité faunistique vraiment magique !! On se croirait en pleine jungle, débarqué dans une zone totalement abandonnée à la Nature.


Arrivés en-haut...  où est le glacier ?! Derrière le nuage, au-dessus de la cascade...


Heureusement, on a pu mieux le voir depuis le mirador de la lagune dans laquelle arrivent les eaux du glacier, presque par "en-dessous des nuages".


Au retour, observé un petit Phrygile de Patagonie.


On est aussi bien content lorsque l'on peut poser la tente... à l'intérieur ! Elles ont ainsi pu bien sécher et nous avons dormi bien au chaud cette nuit-là.


Nous avons aussi passé une nuit chez le cazador de ciclistas ("chasseur de cyclistes") à Villa Mañihuales, soit chez Jorge qui accueille dans une partie de sa maison les cyclistes de passage, et ils sont nombreux sur la route australe !


Constrastant fortement avec l'environnement sauvage que nous traversons la plupart du temps, ces champs à l'aspect plutôt désolé sont un des résultats de la colonisation de la Patagonie de ces deux derniers siècles. Les colons recevaient des centaines d'hectares à transformer en pâturage (dans un temps limité) et la méthode la plus rapide consistait à mettre le feu à la dense végétation pour libérer des espaces. On aura certainement l'occasion de traiter plus au sud le développement de l'élevage de moutons.


En attendant, voici pour les intéressés un article qui permet de bien comprendre l'histoire et le développement récent de la région que nous traversons actuellement. En effet, la construction de la Carretera austral a induit un boulversement conséquent dans ces zones "coupées du monde" il y a encore 30 à 40 ans.

Nous sommes arrivée sur Coyhaique poussés par le vent dans la montée, presque pas besoin de pédaler ! Et finalement, on ne met plus le pantalon de pluie : il tient trop chaud et on sèche assez vite avec le vent lors des éclaircies :-)


Bariloche (Argentine) - La Junta (Chili)

Voilà longtemps que nous n'avons plus donné de nouvelles ! Il est temps que nous rattrapions quelque peu notre retard et que dans la foulée nous vous souhaitions une excellente année 2014 !!

A Bariloche, nous avons eu la chance de pouvoir loger gratuitement au "Shelter on the Lake". Cela est dû à une improbable rencontre avec Dylan... au sommet du Lanin ! Lui et sa femme Cheri veulent monter un hôtel et en attendant, ils accueillent cyclistes et autres voyageurs dans la maison prévue à cette effet. Ces 2 américains ont découvert l'Argentine lors d'un voyage à vélo qui les a conduit de Vancouvert à Ushuaia il y a 7 ans.

Nous avons passé un super après-midi à grimper avec Dylan (photo ci-dessous) et 3 autres locataires du Shelter. Après 5 mois de vélo, on avait un peu moins de force dans les bras... mais c'était vraiment un bon moment !


Bariloche est une station touristique plutôt bien côtée d'Argentine. Elle est d'ailleurs surnommée "la Suisse d'Argentine" pour les paysages et les activités hivernales, tel que le ski, qui s'y pratiquent. Le premier colon était également suisse. Moins glorieux, la ville a été un refuge pour bon nombre d'ex-dirigeants nazis...

Le coup d'oeil en haut du cerro Campanario vaut vraiment la peine ! 20 petites minutes à pied de montée ou un télésiège (aussi cher qu'en Suisse) pour les flêmes... Vue sur le lac Nahuel Huapi.


Et il était temps de reprendre la route. L'absence totale de vent faisait ressembler le lac Guillelmo à un vrai miroir !


Une baignade dans les eaux du lac Epuyén pour profiter de l'après-midi, super ! Le lendemain, soit le 24 décembre, nous avons cependant vécu la plus grosse frayeur du voyage. Peu après avoir quitté le camping, vers 6h30 du matin, nous avons failli être balayés par une voiture dans un virage. Le conducteur, bien alcoolisé, a continué tout droit, effectuant un saut d'environ 2 mètres au-dessus d'une haie et terminant sa course dans le champs derrière... Il n'a pas dû passer à plus d'un mètre de la roue arrière du vélo de Camille... Plus de peur que de mal, mais l'impression parfois que la vie tient à bien peu de chose.


Après avoir récupéré de cette mésaventure, nous avons passé Noël dans le Parc National Los Alerces. Le parc subit actuellement une invasion de rats en raison de la floraison de la Caña Colihue, floraison qui occure tous les 60 à 70 ans... Les bestioles raffolent visiblement des graines de cette plante. Environ 8% des rats sont infectés du hantavirus, transmissible à l'Homme par inhalation des poussières contaminées par les sécrétions des rongeurs. L'augmentation de la présence de ces bêtes dans le parc augmente donc la quantité de rats contaminés et ainsi le risque de contracter le virus. 

La tente était encerclée d'une barrière de "protection". Hum, les rats auraient certainement pu se glisser sans trop de problème vu que les planches de bois n'étaient pas enterrées mais juste posées autour de la tente avec en plus quelques petits trous. Mais nous ne risquions cependant pas grand chose. A l'air libre et au soleil, le virus ne résiste pas longtemps. Il fallait juste éviter de laisser de la nourriture accessible et de se glisser dans des fourrés trop touffus. Au final, nous n'aurons vu qu'une seule de ces petites bêbêtes, sans regrets !


Notre parrilla de Noël !


Et voilà la fameuse Caña Colihue. A ce stade, elle a déjà fleuri et séché.


Vue sur le lac Futalaufquen, dans la réserve de Los Alerces.


Nous avons ensuite à nouveau rejoint le Chili en passant la frontière à Futaleufu, petit village de la Cordillère. Et là... le temps a changé. Bonjour la pluie ! Du 29 décembre au 1 janvier, la pluie est tombée sans discontinuité... Ce qui aura permis à Alain de pêcher son premier poisson ! Oui oui... on a acheté une canne à pêche et un permis de pêche chilien...


Il a évidemment fallu préparer cette petite truite fario dans la cuisine de l'auberge où nous étions à Puerto Ramirez (environ 2 maisons et une auberge). C'était très bon ! Merci Google pour la leçon de vidage du poisson et de préparation des filets !


Nous avons ensuite gagné Villa Santa Lucía, minuscule village assez triste. Nous y sommes resté plus longtemps que ce que nous aurions souhaité, bloqués par la pluie, Camille en petite forme et peu motivés par le dur tronçon de route en travaux qui nous attendait jusqu'à La Junta.

Heureusement, nous étions accompagnés d'un couple d'argentins rencontré à Futaleufu, Gerardo et Magui, vraiment très sympa et drôle, malgré les conditions météo "anti-cyclistes". Le 31 au matin, nous apprenions les 4 que nous ne pouvions pas rester dans la pension où nous étions... Il fallait trouver un plan B ! Première tentative : un minibus venu de La Junta pour nous y ramener les 4. On a demandé 3 fois si tous les vélos entreraient. Résultat : on a attendu 4h le gars (trajet de 1h30 en voiture), il est arrivé bourré (décidémment) et... on a réussi à tout juste entrer un vélo... Il est reparti sans rien demander, plus assez frais pour discuter quoique ce soit ;-)


Et nous... On a finalement trouvé le plan parfait ! Dans une cabane où logent normalement des ouvriers (en vacances !) du chantier de la route, la propriétaire nous a accueilli en nous proposant également le repas du soir ! On avait l'impression d'avoir commandé un traiteur :-) Le tout pour CHF 18.- par personne.

On aura finalement passé un excellent Réveillon ! 


Le compagnon de notre "sauveuse du Réveillon" travaille en tant qu'inspecteur du chantier. Le 31 au soir, il nous a informé qu'il y avait eu un éboulement sur la route en fin d'après-midi et que celle-ci était coupée jusqu'au lendemain 9h... Le 1er au matin, il pleuvait toujours et encore... Il nous a alors proposé de nous amener à La Junta avec nos vélos en nous faisant payer juste l'essence du trajet. En fin de matinée, tout le matériel était chargé dans le pick-up et nous quittions enfin Villa Santa Lucía sous une pluie battante et sur une piste parfois peu praticable à vélo, ce que nous confirmeront d'autres cyclistes plus tard.