mardi 26 novembre 2013

Alto Bio Bio (Los Ángeles - Lonquimay)

Nous avons quitté Santiago en bus pour rejoindre Los Ángeles, environ 500 km plus au sud. Ce n'est pas le bout de route le plus intéressant et nous voulions avoir suffisamment de temps pour bien profiter au sud du pays où les réserves naturelles sont nombreuses...

Voilà ce que cela donne de transporter tout notre matériel en bus (tout est à nous dans le compartiment, à l'exception du sac bleu) :-) On utilise passablement d'espace et c'est toujours un peu l'aventure de savoir si on va tomber sur un chauffeur sympa ou un peu moins cool... D'autant plus que c'est lui qui fixe le prix pour le tranpsort de nos vélos ! Mais jusqu'ici, aucun souci au Chili ! 


Nous nous sommes ensuite engagé le long du rio Biobio, un des fleuve les plus importants du Chili. Après plus de 4 mois à rouler dans des régions passablement désertiques, nous retrouvons (enfin) une nature vivante ! La verdure, les rivières et les lacs font désormais à nouveau partie du paysage !

Avec le rio Biobio en arrière-plan.


A vrai dire, les lacs sont pour l'instant en grande partie artificiels car le rio Biobio est jalonné de plusieurs barrages.


L'exploitation du bois est aussi très présente dans la région.


Il était du reste assez difficile de trouver un coin accessible pour poser la tente ! En effet, nous avons longé des kilomètres et des kilomètres de barrières... Et des barrières sacrément solides : un pieux de bois tous les 1.50-2 mètres avec 5 à 6 rangées de fil de fer et de barbelé ! On n'a pas forcément envie de les enjamber...


Et à l'extrême... une barrière, une rangée d'arbre et à nouveau une barrière... on aurait été bien curieux de demander au propriétaire pourquoi un tel barricadement !


Et grâce à ce magnifique volcan recouvert de neige...


nous avons pu profiter d'une journée très agréable dans une piscine absolument bouillante aux Termas El Avellano !


Et on nous a même remplis une mini piscine rien que pour nous à 21h avant d'aller se coucher dans notre tente... trop bon ! 24h dans les bains chauds, avec le camping... 16.- pour les deux ;-) On en voudrait plus souvent des comme ça !


En passant par la route que nous avions choisie pour rejoindre Lonquimay, nous n'étions pas sûr de pouvoir passer un petit col que toutes les cartes ne mentionnaient pas. Une grande partie de la route n'était du reste dès le début pas asphaltée. Et ça montait et desendait tout le temps ! Et des sacrées montées... nous avons plusieurs fois dû pousser les vélos à deux, histoire de s'économiser le dos et les genoux. Mais la cerise sur le gâteau fut ce fameux petit col...

400 m de dénivelé sur le papier... mais 800 m en réalité, voire davantage. Au début, nous avons dû monter en portant les sacs et les vélos séparemment. Puis, on a pu tout charger, mais nous n'avons fait quasiment que pousser à deux chacun des vélos! Après 4 mois de vélo... les bras étaient bien fatigués à la fin de la montée !

 

Durant cette semaine, nous aurons peut-être croisé plus de cavaliers que de voitures :-) Alors au lieu de demander : "Il faut combien de temps en voiture ?", on demandait : "Combien de temps avec le cheval ?" :-)

dimanche 24 novembre 2013

Article dans Onex Magazine

Un article sur notre voyage a été publié dans l'édition de septembre d'Onex Magazine, normalement le premier d'une série de 3. Si celui-ci présente notre projet, les deux parutions suivantes aborderont quant à elles de thématiques plus spécifiques en lien avec notre voyage. Les liens pour lire l'article ou le magazine en entier (cliquez pour ouvrir) sont dès maintenant disponibles sur notre page Revue de presse.

samedi 16 novembre 2013

Santiago

Comme d'habitude, nous voulions passer peu de temps en ville pour pouvoir continuer notre route au plus vite... et comme d'habitude, nous aurons eu une montagne de choses à faire (ce qui n'est finalement pas moins terrible qu'un col à vélo ;-) ) et il nous aura fallu plus de jours que souhaités/prévus. Heureusement pour nous, nous avons pu profiter de la chambre de notre ami Juan, lui étant en Europe pour un mois... le bon plan ! Merci à Paulina, sa coloc, qui nous a accueilli pendant 9 jours.



C'était ainsi l'occasion de retrouver les amis d'Alain de la Universidad de Chile, rencontrés 2 ans auparavant lors de son stage.

Avec Max et sa copine Pamela.


Bien que notre voyage à vélo nous permette de vivre des expériences absolument géniales, il est vrai que certaines activités, comme simplement aller boire un verre avec des amis ou partager une bonne grillade, nous manquent parfois un peu ! On a en tous les cas bien apprécié les grillades au jardin de la famille à Max !!!


Et puis bêtement, pouvoir utiliser un four plutôt que notre petit réchaud de camping pour cuisiner... Ça nous a changé la vie pendant une semaine ! La tarte aux pommes qui tue tout :-)


Ma fois, des petits plaisirs dont nous n'avons pas forcément conscience dans notre quotidien mais qui prennent toute leur importance lors d'un voyage comme le notre!

Nous avons également pu constater qu'en 2 ans, le nombre de cyclistes a explosé! La plupart roule sur les trottoires ou les pistes cyclables quand il y en a, mais certains courageux n'hésitent pas à dévaler à toute allure les boulevards de la Capitale. On note également un grand intérêt pour les fixies, vélos urbains à la mode.

Une piste cyclable dans le quartier de Providencia.


Il y a même quelques stations de vélos en libre service, mais uniquement dans le quartier de Providencia, où nous logions. Nous ne savons cependant pas si l'objectif des 690 km de pistes cyclables a été atteint (cf. article)... Ce qui est clair, c'est que parfois, ça ressemble à un vrai gymkhana! Des virages à angle droit, des rampes avec une pente qui demande passablement d'élan...

Une vélostation (lien en espagnol) dans le quartier de Providencia. Elles ne sont pas ouvertes 24h/24. Les vélos ne sont disponibles que selon un certain horaire et ils ne sont en fait pas attachés. Quelqu'un est donc assis à côté de la station pour surveiller. 


En revanche, nous pensions que dans la Capitale, nous trouverions davantage d'intérêt pour le recyclage ou du moins des points de recyclage accessibles aux habitants, mais ce n'était pas vraiment le cas. Même dans le quartier de Providencia (plutôt riche), il n'y avait pas de stations de recyclage pour les choses "basiques", tel que le verre, PET ou papier. Il semble cependant que les choses vont changer. Santiago devrait bientôt avoir un système de recyclage (lien en espagnol) à grande échelle. En effet, il y a désormais une loi qui a pour but que 25% du contenu actuel des poubelles soit recyclé. Mais la Ministre de l'Environnement précise bien que l'objectif ne sera atteint qu'avec un changement de conduite des citoyens... et cela risque de prendre du temps !

mercredi 13 novembre 2013

Tourisme durable : UPDATE

Lors de la préparation de notre voyage, nous avons souhaité y intégrer une dimension "tourisme durable", afin d'utiliser notre aventure pour mieux comprendre ce qui se cache derrière ce concept. L'idée ? Visiter des communautés sur notre route, voir ce qu'elles réalisent et comprendre leurs difficultés pour finalement les présenter sur notre blog avec pour objectif de récolter des fonds pour les soutenir.

Des projets de tourisme communautaire, durable, solidaire, ou encore vivant (les termes varient) se sont développés ces dernières années autant au Pérou, en Bolivie et au Chili, les trois pays traversés depuis notre départ. Des plateformes nationales les regroupent afin de les renforcer et promouvoir leurs services.

Pérou : Association péruvienne de tourisme d'aventure et d'écotourisme APTAE
Bolivie : Réseau bolivien de tourisme communautaire TUSOCO
Chili : l'ONG active dans la promotion du tourisme communautaire Travolution

Par effet de mode, ces formes de tourisme attirent de plus en plus de personnes, ce qui nous réjouit. Il s'agit cependant toujours de rester attentif à l'utilisation de mots tels qu'eco-tourisme ou tourisme écologique. Ce n'est pas parce que l'on participe, par exemple, à des activités traditionnelles, à priori peu polluantes, que le traitement des déchets ou l'évacuation des eaux usées se fait ensuite forcément dans un vértiable respect de l'environnement...

Au Pérou, nous n'avions pas prévu de visiter de communauté, ayant déjà un bien joli programme. En Bolivie, nous souhaitions nous rendre notamment sur l'Isla del Sol, au sud du Lac Titicaca, pour y rencontrer la communauté ACTUSOL. La communauté offre un accueil pour touristes avec participation à plusieurs activités locales. Nous ne l'avons finalement pas visitée, notamment parce qu'on ne nous proposait rien d'autre que le tour de base de 3 jours valant 800 Bolivianos (CHF 110.-) par personne. Malgré l'envie de découvrir et de participer à certaines de leurs activités, nous ne souhaitions/pouvions pas dépenser autant pour 3 jours. Et oui, il faut penser aux 8 mois de voyage ! Nous avons cependant quand même visiter l'île, comme raconté dans l'article Copacabana-La Paz. Nous avons ainsi modestement soutenu la communauté à travers la taxe de transit qu'ils font payer le long du sentier traversant l'île. Cet argent sert notamment à l'école et aux développement de leurs différentes activités.


Au Chili, nous avons la chance de bien connaître Juan Marambio, directeur executif de l'ONG Travolution.org. Considérant que les rencontres entre personnes permettent de stimuler le développement durable, cette organisation a pour mission de faciliter, à travers le tourisme communautaire, les expériences interculturelles bénéfiques à la fois pour les voyageurs et les communautés locales. De portée mondiale, elle est pour l'instant principalement active au Chili.

Selon Juan, financer un projet quel qu'il soit dans une communauté nécessite évidemment toute une préparation ainsi qu'un suivi une fois le projet réalisé. Il nous dit que la meilleure manière de soutenir les communautés est de contracter leur services et de les faire connaître en Europe et ailleurs. Ainsi, nous leur donnons surtout confiance dans ce qu'elles font et nous leur permettons de tisser des liens directement avec les touristes, sans devoir passer par des agences et des tours opérateurs.

Au vu de ce qui précède et des réflexions que nous avons menées depuis notre départ, nous avons décidé, après consultation des personnes nous ayant déjà soutenu, de modifier légèrement le concept. Au lieu de financer des projets précis comme initialement pensé, nous allons désormais utiliser les fonds destinés au "tourisme durable" pour visiter des communautés et participer à certaines de leurs activités. Nous prévoyons ainsi notamment de visiter prochainement la communauté pehuenche Quinquén (voir la page de la communauté), ainsi que d'autres, en fonction de la route que nous prendrons et des fonds que nous aurons pu récolter.

Notre concept vous plait ? Vous souhaitez nous permettre de visiter plus de communautés afin que nous puissions les présenter sur notre blog ? Autant les communautés que nous-mêmes vous serions très reconnaissants de votre soutien, même modeste, sur notre compte !
CH02 80206 00000 2076092  (Alain Foehn, Rue des Bugnons 16, 1217 Meyrin)
Mention "Tourisme durable"
Merci d'indiquer votre adresse email !
Aussi possible par PayPal en effectuant le virement pour l'adresse limatocapehorn@gmail.com.

D'avance, un grand merci !

lundi 11 novembre 2013

Coquimbo - Santiago

A Coquimbo, nous avons été hébergés chez Leonardo, un membre du reseau Warmshowers, et sa famille. Nous avons pu poser la tente dans le jardin devant la maison. Le chat à droite de la tente, il fallait l'avoir à l'oeil car il aimait bien venir faire ses griffes sur notre tente intérieure.... le coquin y a un peu laissé sa signature du reste (mais rien de grave) !


Une photo souvenir tous ensemble. Super accueil !


Nous avons ensuite décidé de poursuivre notre route par la Valle del Elqui, haut lieu de la production du Pisco! Pour avoir goûté le Pisco sour au Pérou et au Chili, que tous deux revendiquent comme boisson nationale, notre choix a été relativement vite fait... le chilien l'emportant haut la main ! Moins de sucre et davantage de Pisco !

Les fonds des vallées sont joliment verts après tout le désert que nous avons traversé, mais les sommets restent très pelés. 


Nous ne monterons finalement pas dans la partie supérieure de la vallée de l'Elqui, mais nous bifurquerons avant, à Vicuña, pour attaquer une route mythique et ancestrale, la Ruta Antakari (lien en espagnol). La route n'est heureusement pas encore asphaltée, son charme (mais aussi sa difficulté !) étant ainsi mieux conservé. Au XVème siècle, ce sont des familles incas qui exploitaient de l'or, notamment à Vicuña, qui l'ont construite afin de rallier plusieurs villages. 

Vue sur Vicuña depuis la première grosse pente. Elle ne s'est finalement pas avérée si terrible au vu de ce qui nous attendait les 25 km suivants ! En résumé, nous aurons fait environ 1600 mètres de dénivelé en 32 km... La pente était vraiment raide et nous devions parfois faire des virages en travers de la route pour pouvoir pédaler. Il faisait en plus très chaud !


Les couleurs de la roche étaient en quelques endroits vraiment magnifiques.


Et quand nous pensions arriver gentiment au bout, au détour d'un col.... 


Il nous aura fallu redecendre et remonter davantage pour atteindre enfin le sommet et nous offrir une magnifique descente de 1800 mètres de dénivelé jusqu'à Ovalle, à encore 100 km environ.


Mais nous nous arrêterons bien avant dans un camping. On n'en pouvait plus ! Nous étions seuls et le propriétaire nous a acceuilli encore mieux qu'à l'hôtel :-) Balayé 3 fois la place pour la tente, préparé le feu pour l'eau chaude, installé une lampe pour le soir... Vraiment très sympa !



Les jours suivants, nous sommes pas mal montés et descendus, mais surtout montés ! Nous savions à quelle altitude nous partions le matin et à quelle altitude nous devions arriver. Mais c'était sans savoir combien de fois il faudrait monter, descendre et remonter et redescendre... Hum, j'ai un peu fait la tête parfois ;-) (propos de Camille).

Le soleil et la chaleur ne rendait pas non plus l'effort plus facile et le moindre arbre (il y en a encore très peu) était bienvenu pour une petite pause, quitte à devoir sortir un peu de la route !
Dans la montée au col d'El Espino.


Au sommet de la cuesta El Espino (Héhéhé, belle descente en vue !).


Dans cette région passablement agricole, principalement de la viticulture, il n'était pas forcément évident de trouver une place pour la tente. Un soir, nous avons finalement trouvé une place à côté d'un lit de rivière assèché. Sauf qu'il y avait plein de petites bêtes qui courraient dans tous les sens... On a d'abord cru que c'était des rats... et du coup, nous étions un peu moins motivés... Mais à mieux y regarder, ça resemblait davantage à de petits chinchillas ou gerbilles ! En fait, ce sont des Dégus ou Dègues du Chili ! Et ils étaient vraiment trop drôles à observer se roulant dans le sable ou grimpant dans les arbustres !



Enfin, la dernière bonne aventure de ce tronçon fut la rencontre avec Marcia et sa petite famille. A Illapel, nous étions tranquillement en train de pique-niquer sur la place quand, patatra !!! Marcia nous a fait un bien joli soleil avec son vélo... droit devant nous ! En fait, elle regardait notre attelage et elle n'a pas vu le poteau devant elle. Et elle venait d'apprendre le matin même qu'elle était enceinte... Bref, nous l'avons aidée à se relever et elle est rentrée chez elle. 10 minutes plus tard, elle était de retour pour nous inviter à boire un chocolat chaud et finalement nous avons passé la nuit chez eux :-) La petite Victoria, toujours souriante, Marcia et son mari Manuel.


Nous avons ensuite pris le bus de Illapel jusqu'à Santiago. Une fois remontés sur nos vélos dans la capitale, nous sommes passé devant l'université de Santiago. On aurait cru débarquer en pleine guerre civile ! Sauf que c'était des étudiants qui lançaient des cocktails molotov sur la police... et les gens passaient, presque comme si de rien n'était, à 30 mètres de la scène. Il faut dire que les Santiaguinos sont habitués aux manifestations d'étudiants, ces derniers luttant depuis plusieurs annés pour un système éducatif meilleur et plus égalitaire (voir l'article Importante journée de manifestation, réalisé par Alain en 2011).



Durant cette quinzaine, nous avons également pu expérimenter une autre "spécialité chillienne", un tremblement de terre ! D'une magnitude de 6.6 sur l'échelle de Richter (nous étions seulement à quelques 30 km de l'épicentre !), cela n'était pas spécialement fort, ni très long, mais suffisamment pour que les produits du centre commercial dans lequel nous étions tombent des étalages et que nous nous précipitions dehors en courant !