vendredi 20 décembre 2013

La Route des 7 Lacs (San Martin - Bariloche)

Malgré notre entraînement des 5 derniers mois, l'ascension au Lanin nous aura fait de belles courbatures. Nous avons donc fait escale pendant 2 jours à San Martin de los Andes, histoire de récupérer et de goûter à la traditionnelle parilla argentine (prononcé paricha), soit une grillade géante ! On l'a terminée au pic-nic et au souper le lendemain ;-) La viande est vraiment excellente en Argentine.


Et puis on a mis le cap sur la magnifique Route des 7 Lacs. Nous roulons désormais en terres patagoniennes ! La route fait une centaine de kilomètres. Cela ressemble à un vrai slalom entre une dizaine de lacs dont les couleurs sont absolument superbes ! On vous laisse juger par vous-même avec une petite sélection de photos.




Même l'eau des rivières est turquoise.


Le lac Nahuel Huapi, au bord duquel se trouve la ville de Bariloche.


Les montagnes plongent directement dans le lac et l'eau est transparente au bord.


Au bord de la route, nous observons souvent du lupin des jardins, avec des couleurs allant du rose au violet, presque bleu, en un très joli dégradé.


Les bords de lac permettent de poser la tente dans des coins sympas.


Nous n'aimons pas rouler en pleine journée car le soleil est vraiment fort et qu'il fait chaud. Le vent est aussi plus fort l'après-midi. Alors quand on se lève à 4h30 du matin, on peut admirer le coucher de la lune ! Juste magique !


Et à midi, on a fini la journée ! Ou presque...


mercredi 18 décembre 2013

Article dans PRO VELO info

Nous avons ajouté un nouvel article à notre Revue de presse ! En effet, le cahier genevois du magazine PRO VELO info de décembre 2013 contient un joli article sur notre aventure, dans la rubrique Récit de voyage. Merci à PRO VELO Genève pour son soutien !

Téléchargez ici l'article ou tout le magazine

samedi 14 décembre 2013

Villarrica - San Martin de los Andes (Argentine)

Villarrica est située à environ 25 km de Pucón, bien plus touristique ! C'est de là que nous avons effectué l'ascension du volcan Villarrica (voir l'article Volcan Villarrica). Le lendemain de l'ascension, nous avons repris la route pour le col Mamuil-Malal. C'est également la frontière entre le Chili et l'Argentine et le lieu où se trouve le camp de base pour l'ascension du volcan Lanin.

Nous quittons le volcan Villarrica....



...pour voir apparaître le volcan Lanin !


Le col Mamuil-Malal culmine à "seulement" 1207m d'altitude, mais la piste qui y monte n'est pas asphaltée. Il y a également quelques belles pentes et nous ne regrettons alors pas de nous être levés à 5h du matin pour éviter le soleil et la chaleur.

La région est parsemée de petits et grands lacs que nous avons pu voir dans leur ensemble depuis les sommets des volcans que nous avons gravi !


En passant la frontière, nous quittons également le Parc National Villarrica pour entrer dans le Parc National Lanin. Bienvenido en Argentina !!



Nous arrivons au camping de base pour l'ascension du volcan Lanin avant midi, ce qui nous permet d'organiser l'ascension prévue pour les deux jours suivants (voir l'article Volcan Lanin). 

Depuis là, nous rejoignons d'abord Junin de los Andes puis San Martin de los Andes, petite ville très sympa mais également bien touristique. La route est bien asphaltée et ça devrait en être fini avec les pentes à 15%. Bref, on a simplement l'impression "d'avancer" ! 

Volcan Lanin

Après avoir quitté Pucón, d'où nous sommes montés sur le volcan Villarrica, il nous a fallu deux jours à vélo pour arriver à la base du volcan Lanin, notre prochain objectif d'ascension. Celle-ci s'effectue depuis le Centre des gardiens du Parc National Lanin où se trouve également le Camping Tromen, notre emplacement pour la nuit.


L'ascension n'était pas gagnée d'avance, car il nous manquait tout le matériel technique obligatoire et nécessaire pour l'ascension (crampons, piolets, casques et une radio VHF). On avait lu sur internet qu'il était parfois possible de louer le matériel au camping, et on comptait sur ça .. Malheureusement, comme on était trop tôt dans la saison touristique, le camping n'était pas encore gardé (mais ouvert et gratuit !) et donc pas de matériel à louer... Sur conseil du gardien du parc, je demande à un guide redescendant avec des clients du sommet si on peut lui louer le matériel nécessaire. Par chance, le guide est super sympa et accepte. Le tout pour 1000 pesos Argentins (soit quelques CHF 115.-). En plus, on peut tout laisser aux gardiens du parc, il se chargera de récupérer lui-même le matériel ! Trop beau, tout à coup, l'ascension devient possible !!!


Il nous restait à préparer tout le matériel et après une bonne nuit sous tente, nous attaquons vers 9h00 notre montée en direction du refuge. Le chemin est très bien indiqué et il est facile de le suivre. Par contre, mis à part les 15 premières minutes dans la forêt et plus tard au refuge, il nous faudra oublier de trouver de l'ombre jusqu'au sommet... plus aucun arbre !


Comme nos sacs sont de seulement 50 litres, nous devons transporter des affaires sur les côtés de mon sac... ça donne presque un petit air de sherpa ;-)


Jusqu'au refuge, très peu de neige, mais tout de même quelques névés à traverser.


Et après 1200 mètres de dénivelé, nous arrivons au refuge (Nuevo Refugio militar), situé à 2315 mètres d'altitude. 


Nous pourrions alors continuer jusqu'au second refuge (Refugio Caja), plus petit mais situé 300 mètres plus haut et donc plus proche du sommet. Les deux refuges sont gratuits, mais nous décidons de rester à celui du bas et de payer 200 pesos Arg (environ CHF 20.-) pour un abri géodésique appartenant à une agence, le refuge étant déjà bien occupé par un groupe de l'armée argentine ce soir-là.


Mais ça valait bien la peine, on a apprécié l'espace et le confort de cette énorme tente!


Et on avait ainsi accès à la "tente cuisine", pour cuisiner et s'asseoir à une table, détail toujours fortement apprécié quand tu vis des mois à l'extérieur !


Vers 20h, nous sommes au lit. Et oui, le réveil est fixé à 2h15... La motivation d'atteindre le sommet et une température encore pas trop basse ne rendent finalement le lever pas trop dur. Après un bon petit-déjeuner (Pierre et Julio, les gardiens super sympas du refuge, nous avaient préparé de l'eau chaude !), nous attaquons l'ascension vers 3h30. Les deux premières heures s'effectuent à la frontale, puis la lumière du jour nous accompagne de plus en plus.


Magnifique jeu d'ombre sur le volcan Villarrica au fond !


Et après 4 heures de montée, nous arrivons au sommet, à 3775 m...


Une vue incroyable sur toute la région ! Au loin, le volcan Villarrica, et entre lui et nous, le volcan Quetrupillán.


Photos souvenir au sommet !



Et c'est parti pour la descente, avec plus de 2600 mètres de dénivelé négatif... Un peu plus bas, nous croisons le groupe de militaires, qui était parti une heure plus tôt que nous du refuge et que nous avions dépassé dans la montée... Il mettrons une heure et demi de plus que nous ! Et oui, avec cette ascension, nous aurons bien senti l'entraînement des 5 derniers mois, ayant dépassé tous les autres groupes de la journée... ;-)


Toute la descente, nous apprécions la vue sur la région. Sur la photo suivante, on voit très bien le Lac Tromen. On voit aussi, sur le plateau au pied du volcan, la route que nous avons prise, venant de la gauche (Chili), passant par les deux postes frontières et continuant vers la droite pour aller sur l'Argentine.


Une partie de la descente s'effectue sur les fesses, les gardiens du refuge nous ayant prêté deux "assiettes-luges". Un peu de répis pour les genoux dans cette longue descente ! Cela nous rappelle aussi la descente du volcan Villarrica !


Le soir, il nous faut encore trouver un peu de force pour monter la tente et préparer le souper, avant de rattraper un peu de sommeil... Le lendemain, nous remontons sur nos vélos et disons au revoir au magnifique Lanin pour rejoindre la ville de Junin de Los Andes, située à 65 km.


Volcan Villarrica

En arrivant à Villarrica, nous n'avons évidemment pas pu résister au charme du magnifique volcan Villarrica ! Il domine majestueusement la région et sachant que c'est un des plus actifs du Chili, il impose d'autant plus le respect. En ce moment, son activité est plutôt calme et il s'en échappe seulement un peu de vapeur, parfois soufrée comme nous avons pu le sentir au sommet.


Pour cette ascension, nous avons décidé de nous adresser à une agence à Pucón. En effet, pour la réaliser en solo, nous devions présenter une attestation prouvant nos aptitudes d'alpinistes. Nous n'étions pas sûr que la carte du CAS aurait suffi ! Comme c'est un lieu très touristique, on peut comprendre qu'il y ait des mesures pour empêcher que des gens sans expérience s'y rende sans guide. Il y a un contrôle à l'entrée du Parc National Villarrica et un autre au départ de l'ascension.

La veille de l'ascension, nous avons reçu le matériel et le lendemain le rendez-vous était fixé à 6h50. Du temps que nous nous rendions en minibus au pied du télésiège d'où débutait l'ascension à 1400m, il devait être environ 8h au moment du départ. Assez tard pour une course en montagne. Il était possible de prendre la remontée mécanique (8000 CH$ pp, soit environ 16.-) ou de marcher 45 minutes de plus dessous... Devinez quelle option nous avons choisie ;-P Nous étions un groupe d'environ 16 personnes, principalement des israéliens et des européens. Ça nous faisait presque bizarre de nous retouver avec autant de monde !


Alain, prêt à l'attaque du sommet...


Notre grand groupe c'est divisé en deux dès le télésiège, entre ceux qui le prenait ou pas. Tranquillement, nous avons atteint le sommet à 2850m en 4h environ. Dopés par nos presque 5 mois à vélo, nous avions plutôt la forme ! L'ambience était également très sympa dans le groupe et nous avons passé un super moment. Nous avons aussi profité de glâner quelques informations auprès des guides pour l'ascension du volcan Lanin.


Le temps n'était pas complètement dégagé et les environs du volcan était cachés par des nuages. En revanche, nous avons eu de la chance de ne pas avoir de vent ! Vue en direction du volcan Llaima.


L'arrivée au sommet fut géniale !! Mais il y avait beaucoup moins d'activité que ce que nous avions imaginé. Un peu de fumée qui nous faisait tousser, mais pas de crachat de cendre ni de bouillonnement de lave ;-) C'était bien plus impressionnant au sommet du Lascar (Atacama) par exemple. Alain a un peu plus osé s'approcher du bord que moi pour prendre une photo... Mais rien de dangereux, les guides nous avaient indiqué jusqu'où nous pouvions aller.


Au sommet, la vue est de 360° sur toute la région !


On sent la chaleur de la vapeur d'eau qui s'échappe du sol !


Et la descente, nous l'avons réalisée sur les fesses ! Nous étions équipés d'une luge en plastique, genre assiette. Vraiment génial !!!


Et pour vous donner une idée de la descente, une petite vidéo (allumez le son)...


Au final, environ 1450 mètres de dénivelé. Une belle journée qui nous changeait un peu du vélo et qui surtout nous préparait pour l'ascension du volcan Lanin, prévue quelques jours plus tard !

PS : Vidéo réalisée avec les moyens du bord... Musique : First Batttle, de Butterly Tea. Images et réalisation : Alain

mercredi 4 décembre 2013

L'Araucanie (Lonquimay - Villarrica)

Il est peut-être temps que nous vous fassions un petit cours de géographie sur le Chili, pays où nous aurons parcouru passablement de kilomètres durant ce voyage ! Après la Région du Biobío, nous sommes donc passés dans celle de l'Araucanie, la 9ème région du Chili. Au total, le pays en compte 15, ce qui correpond à nos cantons. Viennent ensuite les provinces et les communes. Le Chili, avec sa forme très allongée de près de 4'260 km sur 350 km au maximum, a quand même une superficie 18 fois supérieure à la Suisse !

C'est l'occasion également de vous présenter le completo ! Il s'agit d'un sandwich avec une saucisse, de la tomate en petits cubes et de la purée d'avocat, auquel s'ajoute fromage fondu, ketchup, mayo... Un truc absolument top pour garder la ligne !


Pour en revenir à l'Araucanie, son nom vient logiquement de l'araucanía, l'arbre emblématique de la communauté pehuenche de Quinquen (voir l'article Communauté Quinquén). Il y a même eu le Royaume d'Araucanie ! Mais il n'en existe plus rien du tout, sauf la lutte du peuple Mapuche pour la sauvegarde de son identité culturelle.

Sinon nous continuons notre route dans des paysages très verdoyants. Nous avons repris un peu d'altitude après Lonquimay pour gagner les 1200 mètres d'altitude. Sans le soleil et avec du vent, la température est tout de suite plus fraîche ! 

La piste n'était également pas toujours très bonne. En effet, ce sont des routes qui seront très certainement asphaltées dans 10 ou 20 ans et donc suivant l'avancée des travaux, les cailloux qui les recouvrent sont plus ou moins gros et cela peut demander passablement d'effort pour garder l'équilibre. Et comme d'habitude, ça monte (très fort) et ça descent, ça monte et ça descent... On sent que notre progression n'est pas très rapide et après 30 km, nous avons souvent besoin de nous arrêter :-)

Ce panneau résume bien les conditions que nous avons rencontrées !


Ou il y a aussi ce genre de panneau : "Pont coupé". Mais comme on est en Amérique du Sud, on y va quand même et peut-être qu'il y aura un pont tout neuf ou... rien du tout !


Et on a eu de la chance !

D'abord les vélos...


...et les sacoches !


Les voitures quant à elles devaient faire demi-tour... Et oui, nous sommes bel et bien en Amérique du Sud ! Malgré le panneau, tu tentes et tu verras bien ce que tu trouves vraiment ;-)

Après la visite de la communauté de Quinquén, nous avons rejoint le village frontière d'Icalma, au bord d'un très joli lac. Nous avons encore la chance d'être hors saison touristique, cette dernière commencera vraisemblablement à la mi-décembre. Nous regretterons alors peut-être le temps où nous avions les campings uniquement pour nous ;-) 

Au bord du lac d'Icalma. Cette nuit là, à 2h du matin (!), nous nous sommes fait piquer, par un chien, notre réchaud emballé dans un cornet plastique ... Heureusent que Camille a entendu le bruit du plastique. Jusqu'à présent, on faisait surtout attention avec la nourriture et les chaussures, mais on ne pensait pas le réchaud menacé ! Après 15 minutes de recherche à la frontale (et par une température bien basse !) dans le camping, on l'a finalement retrouvé à 20 mètres de la tente... Il a dû se rendre compte assez vite qu'il n'y avait pas grand chose à manger.


La région a aussi passablement souffert des incendies de forêt ces dernières années. Sachant qu'il faut de 30 à 40 ans pour qu'un araucaría atteigne le stade de maturité et qu'il produise des piñons, il faut beaucoup de temps pour que la situation se rétablisse après de pareils évènements. Probablement une des raisons ayant mené à l'inscription de ces arbres sur la liste des espèces en danger selon l'IUCN.


A Melipeuco, nous avons pu admirer la vue sur le magnifique volcan Llaima ! C'est un des plus actifs du Chili. Ses éruptions sont cependant relativement modérées, c'est-à-dire qu'il s'agit bien souvent d'explosions qualifiées de modérées dans le domaine volcanique et qu'elles s'accompagnent parfois de coulées de lave. Cela doit de toute façon rester très impressionnant !!
Tout du long de notre chemin, nous pouvons entendre les ibis à face noire, dont le "chant" ressemble plutôt à un klaxon de voiture ! Allez faire un tour ici et cliquez sur les ronds de couleurs, ça vous donnera une idée du klaxonnement qui nous accompagne à longueur de journée !


Il y a aussi beaucoup de vanneaux téro, un peu comme les pigeons chez nous...Pour les intéressés, vous trouverez leur "chant" sur la droite de cette page. :-) Si l'ibis a un cris plutôt marrant, on ne peut pas en dire autant du vanneau... [photo Wikipédia].


C'est aussi le pays des chevaux ! Et il n'est pas rare de croiser ces bêtes ou encore des vaches, des moutons ou des chèvres au bord de la route (ou même sur la route!). Mais parfois c'est à ce demander s'ils n'ont pas trouvé un moyen de sortir de l'enclos mais de ne plus pouvoir y rentrer... Ils ont encore ce petit côté "animal sauvage" que les bêtes de chez nous ont bien plus perdu.


Et voilà, on a filé vers Villarrica, sur une belle route asphaltée, vers ses boutiques de chocolat, de confitures et d'artisanat Mapuche attendant les touristes qui ne devraient plus tarder !