jeudi 9 janvier 2014

La Junta - Coyhaique (Route australe partie 1)

Du village de La Junta, nous avons effectué nos premiers coups de pédales sur la fameuse Carretera austral (ou Route australe). Cette route de 1240 km, reliant la ville de Puerto Montt (au nord) à Villa O'Higgins (au sud), a été inaugurée en 1986. Commencée en 1976 sous le régime militaire d'Augusto Pinochet, elle a pour but de relier au reste du pays la région australe de Aisen, jusqu'alors accessible par voie terrestre uniquement par l'Argentine, pays avec lequel le Chili a eu de nombreux conflits. Les derniers kilomètres jusqu'à Villa O'Higgins n'ont été terminés qu'en 2000 !

L'orientation de la route semble assez claire :-)


Voici en rouge la partie de la Carretera austral que nous allons réaliser. Avec notre parcours, nous avons laissé de côté la partie la plus au nord et nous prévoyons de rallier Villa O'Higgins ces prochaines semaines (voir la carte en grand).



Nous avons également continué notre route avec un nouveau facteur à prendre en compte : la pluie. Nous sortons donc l'équipement complet qui jusqu'à présent dormait au fond de nos sacoches.


La route est en grande partie non-asphaltée et nous avions parfois l'impression de nous trouver sur un petit chemin de montagne ne menant nulle part. La nature est extrêment dense et sauvage. C'est vraiment super beau !


Cela faisait longtemps que nous n'avions pas vu d'arc-en-ciel ! Maintenant, nous en voyons plusieurs par jour... cela donne une idée du climat que nous avons eu ces derniers temps, soit de la pluie, du soleil, du soleil avec de la pluie... à tel point que parfois nous nous demandons quand même d'où tombent les averses que nous traversons !


Nous avons fait halte au Parc national Queulat où nous avons retrouvé Magui et Gerardo pour camper. Le toit est un élément presque indispensable dans les campings patagoniens.


Nous sommes restés le lendemain dans le parc pour effectuer les différents sentiers proposés et pour rejoindre le mirador donnant sur le Ventisquero Colgante (Glacier suspendu). Le chemin serpente dans une forêt d'une densité, d'une diversité et d'une activité faunistique vraiment magique !! On se croirait en pleine jungle, débarqué dans une zone totalement abandonnée à la Nature.


Arrivés en-haut...  où est le glacier ?! Derrière le nuage, au-dessus de la cascade...


Heureusement, on a pu mieux le voir depuis le mirador de la lagune dans laquelle arrivent les eaux du glacier, presque par "en-dessous des nuages".


Au retour, observé un petit Phrygile de Patagonie.


On est aussi bien content lorsque l'on peut poser la tente... à l'intérieur ! Elles ont ainsi pu bien sécher et nous avons dormi bien au chaud cette nuit-là.


Nous avons aussi passé une nuit chez le cazador de ciclistas ("chasseur de cyclistes") à Villa Mañihuales, soit chez Jorge qui accueille dans une partie de sa maison les cyclistes de passage, et ils sont nombreux sur la route australe !


Constrastant fortement avec l'environnement sauvage que nous traversons la plupart du temps, ces champs à l'aspect plutôt désolé sont un des résultats de la colonisation de la Patagonie de ces deux derniers siècles. Les colons recevaient des centaines d'hectares à transformer en pâturage (dans un temps limité) et la méthode la plus rapide consistait à mettre le feu à la dense végétation pour libérer des espaces. On aura certainement l'occasion de traiter plus au sud le développement de l'élevage de moutons.


En attendant, voici pour les intéressés un article qui permet de bien comprendre l'histoire et le développement récent de la région que nous traversons actuellement. En effet, la construction de la Carretera austral a induit un boulversement conséquent dans ces zones "coupées du monde" il y a encore 30 à 40 ans.

Nous sommes arrivée sur Coyhaique poussés par le vent dans la montée, presque pas besoin de pédaler ! Et finalement, on ne met plus le pantalon de pluie : il tient trop chaud et on sèche assez vite avec le vent lors des éclaircies :-)


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