lundi 10 mars 2014

Punta Arenas - Ushuaia

En quittant Punta Arenas, nous avons aussi laissé dernière nous la Patagonie. Nous avons ainsi traversé le Détroit de Magellan pour gagner la Terre de Feu ! La pampa s'étend de Porvenir à Rio Grande (côte atlantique) et le vent peut souffler extrêmement fort (des rafales jusqu'à 140 km/h selon les dires locaux), généralement d'ouest en est (westerlies). On aurait donc pu avoir un très bon vent dans le dos, sauf que plutôt "exeptionnellement", il n'y avait rien.... 


La Terre-de-Feu fut d'abord habitée par les Selk'nams, les Yagans et les Alakalufs, dont la présence semble remonter à environ 6000 ans avant J.-C.. La venue des colons, le développement de l'élevage intensif d'ovins, puis la découverte de filons d'or, mèneront à une extention très rapide de ces peuples (en seulement quelques décennies). Il est même question de génocide concernant les Selk'nams, principaux habitants de la Terre de Feu d'alors, tant leur disparition fut rapide. Concerant les Yagans, le misionnaire anglais Thomas Bridges, premier homme blanc a avoir vécu en Terre de Feu, en a recensé 1000 en 1884 peu après son arrivée sur l'île, 397 deux ans plus tard en 1886 et plus que 110 en 1897... Cela montre la rapidité à laquelle ce peuple a disparu.


De la colonisation, il ne reste que quelques estancias qui pratiquent encore l'élevage. Certaines ont aussi développé leur activité pour le tourisme (démonstration de tonte des moutons, marquage des animaux, randonnées à cheval, etc). Et dans ces grandes étendues, c'est aussi parfois les seuls lieux pour les cyclistes pour trouver de l'eau ou s'habriter du vent.


A l'estancia Teresita, entre Porvenir et San Sebastián, on nous a même logé dans le bâtiment des saisonniers. Camille avec un des 3 employés qui est venu nous proposé le déjeuner au petit matin ! Vraiment très sympa !


Le propriétaire de l'estancia avait environ 9000 moutons ! C'est cependant bien loin des 175'000 dont certaines estancias pouvaient parfois disposer à l'époque...
Un balot de laine pèse dans les 250 kg. Ils attendent cependant pour les vendre car le dollar est actuellement très bas selon eux et ils espèrent que cela va remonter ces prochains mois. Ils voudraient en tirer au moins 500'000 pesos chiliens, soit environ CHF 850.-, par paquet. On a compté envion 45 paquets, c'est-à-dire quelques CHF 38'000.- pour le tout... Quand on sait que c'est leur principal revenu annuel, il n'y a plus trop de quoi faire fortune dans ce domaine... Nous avons du reste vu ces jours dans un journal argentin que le prix très bas de la laine engendrait quasiment "un problème social" en Terre de Feu, tellement l'activité devenait peu rentable.


Nous avons aussi vu passablement de ces camions bien chargés en laine ou parfois même en moutons :-)


De manière plutôt surpenante, de nombreux colons de la Terre de Feu, arrivés au début du XXème siècle, provenaient de Croatie, surtout de l'île de Brac. Soumis à un service militaire de 6 ans pour l'Empire austro-hongrois auquel ils étaient rattachés, la production viticole de leur île alors affectée par une maladie et l'espoir d'une vie meilleure en a motivé plus d'un ! De nombreux  noms ont donc une consonance des pays de l'Est de l'Europe dans la région. La seconde plus importante vague d'immigrés provenait de l'île chilienne de Chiloé.

Les colons ont entièrement clôturé l'île de Terre de Feu pour marquer leur parcelles. C'est bien sûr plutôt mauvais pour la faune de l'île. Nous avons souvent vu les guanacos sauter par-dessus ces barrières. Mais parfois, il ne restait plus que leur carcasse pendue à la barrière... Un obstacle pas toujours évident pour ces bêtes !

Nous avons eu droit à de véritables démonstrations de saut ! Et même pu en photographier une !!!


Parmis les richesses principales de la Terre de Feu, il y a aussi les gisements de pétrole et de gaz. L'énergie ne coûte quasi-rien en Argentine, ce qui fait que vous passerez souvent dans des lieux sur-chauffés (chauffage au gaz), fenêtres et portes grandes ouvertes pour avoir un peu de frais !! Sans blague, on nous a répondu plus d'une fois quand on a demandé à couper le chauffage, par exemple dans une chambre d'hôtel, "mais ouvrez la fenêtre !"... 


Et il était évidemment impossible de ne pas s'arrêter à LA panaderia (boulangerie) de Tohluin, 100 km avant Ushuaia. En effet, le propriétaire Emilio accueille gratuitement et avec grand plaisir les cyclistes pour la nuit ! Il a même aménagé une pièce avec 3 lits dans un des entrepôts de son entreprise qui semble plutôt bien tourner !


En l'occurence, la chambre était déjà occupée par un allemand et deux colombiens alors un des employé nous a mené jusqu'à la salle de sport ! On y est finalement resté 2 nuits :-) 


Nous n'aurons pour ainsi dire pas eu beaucoup de conctact avec Emilio mais surtout avec la "dame des empanadas". Elle cuisinait à côté de la chambre des cyclistes et aimait bien papoter avec eux :-) Et Camille n'aura pas transporté pour rien durant sept mois et demi ses 2 pièces de 1 fr. suisse, car on a fait une grande heureuse pour sa collection !


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