lundi 28 octobre 2013

Calama - Coquimbo

Aprés notre magnifique semaine dans l'Atacama, il était temps de remonter sur nos vélos et de rouler en direction d'Antofagasta, au bord de l'océan. La route traverse une région qui fut, durant le XIXème et jusqu'au début du XXème siècle, hautement stratégique de part les importantes réserves de salpêtre présentes dans le sous-sol. Le salpêtre du Chili, ou nitrate de sodium, est un fertilisant minéral qui était très prisé, notamment en Europe, durant cette époque. Ce matériau, représentant jusqu'à 25% de certains sols de la région, fut en bonne partie responsable de la Guerre du Pacifique, aussi appelée Guerre du salpêtre. Nous vous avons déjà parlé de ce conflit dans un précédent article (voir Salar de Uyuni - Calama), durant lequel la Bolivie perdit cette région, et par la même occasion son accès à l'océan, au profit du Chili.

En 1909, l'invention du procédé Haber, par Fritz Haber, permit la synthèse de l'ammoniac, ouvrant la porte à la production industrielle d'engrais chimique. Moins chère que l'extraction du salpêtre, cette dernière lui aura été fatale. Aujourd'hui, il ne reste plus que les vestiges de cette époques, les ex-officinas, cités d'extraction aujourd'hui en ruine et désertées depuis longtemps.


Région également passablement venteuse, nous avons profité des ruines de l'une de ces ex-oficinas pour nous abriter.


A Baquedano, nous avons fait un rapide passage par le musée ferroviaire, exposant essentiellement d'anciennes locomotives. 


Et plus tard dans la journée, notre route a croisé le Tropique du Capricorne, l'un des cinq parallèles principaux indiqués sur les cartes terrestres, d'environ 23° de latitude sud.


Cela n'a pas changé notre journée, mais une fois vu sur la carte à quoi cela correspondait, nous avons réalisé comment nous étions déjà bien descendus au sud, étant déjà à la latitude de l'Afrique du Sud et de l'Australie ! Et on va continuer à descendre, plus qu'il ne serait possible de faire ailleurs... c'est beau ! [1]


Et nous sommes finalement arrivés à Antofagasta, le grand port du nord du Chili dont part une bonne partie du cuivre Chilien. On voit d'ailleurs passablement de trains passer. Et pour se faire une idée de la valeur de la marchandise qui passait devant nous, nous avons fait le rapide calcul suivant. Si l'on considère 30 wagons par train (ils sont longs !), avec chacun 6 m3 de cuivres, une masse volumique de 9 tonnes par m3 et une valeur de 7'000 US$ par tonne, on arrive à quelques 11 millions de US$ par train... Et il y en a plus d'un par jour qui passent tranquillement, presque comme si de rien n'était...


A l'hôtel où nous avons dormi, nous avons, comme bien souvent, lavé quelques habits. On nous a demandé de ne pas en laver plus au vu du prix élevé de l'eau dans la ville. Après recherches, en effet, le mà Antofagasta coûte environ CHF 2.40 [2], alors qu'à Genève, il n'en coûte que CHF 1.20 [3].

D'Antofagasta, nous avons à nouveau pris une fois le bus, jusqu'à Vallenar. Cela nous a permis d'éviter la zone désertique et très peu peuplée du désert d'Atacama, tout en nous faisant avancer un peu en direction du sud. De là, nous sommes remontés sur nos montures avec pour objectif la Réserve nationale Pingüino de Humboldt.

Le premier jour, nous avons dû chercher un moment avant de trouver un abri du vent, en l'occurence une grosse dune de sable.


Et le jour d'après, arrivés à l'entrée de la réserve, nous avons pour la première fois camper au bord de l'océan !


Le lendemain, nous avons fait un tour en bateau dans la réserve, constituée de trois îles. Nous y avons notamment observé des manchots de Humboldt, animal emblématique de la réserve. Ils sont drôles à regarder à se dandiner sur les rochers !

 

mais également des lions de mer


et des loutres marines trop choues !!


Et cerise sur le gateau (car il faut plus de chance pour les observer !), nous avons trouvé la population de grands dauphins vivant dans le parc. Celle-ci est composé d'environ 60 à 70 individus selon le guide du bateau. Nous en avons certainement vu un bonne trentaine, voire quarantaine.


Les quelques 120 kms nous séparant de La Serena nous auront fait monter et descendre passablement. Et à la vue de ce panneau, nous avons bien rigolé... avant de le prendre (bien) plus au sérieux une fois dans la montée ! C'était effectivement raide!!! Impossible de ne pas faire des virages en long et en large de la route ou de se mettre en "danseuse"...


De retour sur la Panaméricaine, nous avons à nouveau croisé un de ces convois spéciaux "extra-larges"... Tout le monde s'arrête pour laisser passer...


Et comme le temps passe (trop) vite, cela fait déjà plus de 100 jours que nous sommes partis de Genève ! Bientôt nous serons à la moitié de cette belle aventure. ;-)

[2] Site de Aguas Antofagasta 
[3] Site des Services Industriels de Genève

2 commentaires:

  1. Hello les aventuriers,
    Comment allez-vous? Alain je te souhaite un joyeux anniversaire depuis Genève.
    Merci de partager votre aventure avec nous, j'ai toujours beaucoup de plaisir à lire votre blog.
    J'espère vous lire prochainement, bonne continuation et prenez bien soin de vous.
    Bises automnales :)

    Diane

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    1. Salut Diane,
      Merci ! ;-) Tout va pour le mieux de notre côté. Nous sommes à Santiago depuis 5 jours, où nous profitons de nous poser un peu avant d'attaquer la suite au sud.
      Bises depuis le Chili,
      Alain

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